Espièglerie contemporaine

Mikel Urquiza :Espiègle

(L’Empreinte Digitale)

Espiègle,
le nouvel album de l’ensemble de musique contemporaine C Barré est le fruit de sa rencontre avec le compositeur basque Mikel Urquiza en résidence d’artiste ainsi qu’avec le groupe vocal de Stuttgart Neue Vocalsolisten. Le chef d’orchestre Sébastien Boin dirige ces malicieuses courtes pièces (22) reparties en 6 séquences, d’abord instrumentales puis a cappella et enfin mêlant voix et instruments dans des formes variées. Les espiègleries se cachent parfois dans les instrumentations: Mandoline, guitare, harpe ou saxophone, accordéon, percussions et voix de soprano par exemple. Mais aussi dans l’inspiration débridée du compositeur jusque dans des citations de La Marseillaise, de Monk ou même de Stockhausen (il y en a peut-être même d’autres à découvrir). Un humour que pratique déjà l’Ensemble C Barré, tout à fait à son aise dans ce registre. Il suffit d’écouter Elurretan, la guitare de Remi Reber et la mandoline de Natalia Korsak ont l’air de se marrer toutes seules face au sérieux de la harpe d’Eva Debonne. Les parties vocales ne sont pas en reste, les sept chanteurs de Stuttgart se fondent à merveille dans cet univers délicieusement loufoque. Songs of Spams (quel titre!) en est la preuve réjouissante. Les amateurs de musique ancienne se régaleront plus particulièrement de ce Cancionero sin palacio, inspiré d’un manuscrit de la renaissance (espagnole bien sûr) que le compositeur basque a spécialement composé pour les douze musiciens de C Barré qui s’en délectent goulûment!  Comme le rappelle Pavese, le travail fatigue, Lavore Stanca, premier morceau de l’album, dès lors, il est bon de prendre le temps de se perdre un moment dans cette musique jubilatoire. Dan Albertson cite avec justesse l’interrogation de Zappa Does Humor Belong in Music?  dans le livret, alors osons Bobby Lapointe:

J’ai fantaisie de mett’ dans ma vie
Un p’tit grain de fantaisie, youpi, youpi.

Ensemble C Barré (direction: Sébastien Boin)
Annelise Clément: clarinette en si bémol, clarinette basse;
Joël Versavaud: saxophones (soprano, alto, ténor, baryton);
Matthias Champon: trompette; Élodie Soulard: accordéon;
Jérémie Abt, Claudio Bettinelli, Lucie Delmas: percussions;
Natalia Korsak, mandoline; Caroline Delume, Rémy Reber: guitare;
Eva Debonne: harpe; Cyril Dupuy: cymbalum; ·Antoine Alerini: piano;
Marine Rodallec: violoncelle; Charlotte Testu: contrebasse

Neue Vocalsolisten Stuttgart:
Johanna Vargas: soprano  1;  Suzanne Leitz-Lorey: soprano 2;
Truike van der Poel: mezzo-soprano; Martin Nagy: ténor;
Guillermo Anzonera: baryton; Andreas Fischer: basse

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