Archives pour la catégorie Concert Rock

mes concerts Rock

Erik Truffaz : French Touch

C’est avec un nouveau quintet qu’Erik Truffaz « French Touch » s’installe, quelques minutes après 20h30 sur la scène 55 de Mougins.
Un projet consacré aux musiques de films français revisitées, réarrangées par le groupe. Erik Truffaz, pieds nus, est à la trompette,

son compère de longue date, Marcello Giuliani à la basse électrique, le guitariste Matthis Pascaud délaisse un temps le bon Dr John,Hugh Coltman et Ellinoa. Au Fender Rhodes Alexis Anérilles et à la batterie Raphael Chassin.  Une bande de musiciens capables de jouer du jazz, du blues comme de la pop ou du rock. A l’exception du batteur, tous sont branchés sur une série de pédales qu’ils utiliseront abondamment. On reconnaîtra (ou pas) « Le cercle rouge », « les choses de la vie » ou « Le Casse » du maestro Ennio Morricone. Matthis Pascaud est vraiment en verve,

surtout quand ils reprennent « Cycle by Cycle », extrait de l’album « Lune Rouge » (Warner – 2019), une version revigorée par un solo très rock, Raphael Chassin n’est pas en reste d’ailleurs.

Quand ils jouent le thème de Fantomas, c’est au tour de Alexis Anérilles de se déchaîner sur son clavier. Le grand moment, très chaud, du concert, leur adaptation de la musique des « Tontons Flingeurs ». Guitariste et trompettiste s’en donne à cœur joie comme s’ils avaient, eux aussi, goûté à la fameuse gnôle du film. Le final du set est un morceau de Tony Allen qui enchante le public.
Standing ovation avant un rappel: un extrait de La Strada qu’il joue pour la première fois sur scène. La trompette de Truffaz devient celle de Nino Rota et celle de la belle Gelsomina.

Magnifique. On ose à peine quitter nos places.

Thiéfaine débranché à Cannes

Seuls quelques strapontins et places éparses étaient encore vide quand, avec les traditionnelles dix minutes de retard, le quartet d’Hubert-Felix Thiéfaine (HFT pour les amis) prenait possession de la scène précédant de peu le chanteur, silhouette longiligne, vêtu de sombre, discrètes lunettes.
Unplugged donc: guitare acoustique, piano droit, violoncelle et saxophone basse pour attaquer le premier titre de ce concert, « La ruelle des morts », belle mise en condition. HFT n’est pas très disert, juste quelques mots entre les chansons, Vous n’êtes pas venu pour entendre des discours..., nous dit-il. Le roadie lui tend une superbe Martin D28.  » 542 lunes et sept jours environ » suit. Et toujours les magnifiques prestations de Frédéric Gastard qui joue, danse avec les six kilos de son saxophone basse autour du cou. Il se permet même quelques petites percussions d’une main, en soufflant de l’autre! Suivront pendant plus d’une heure et demie un florilège de chansons anciennes, très anciennes ou d’autres plus récentes tirées du dernier album « Géographie du vide » (nommé au victoires de la musique nous rappelle-t’il). Multi-instrumentistes, le bassiste passe à la batterie, le pianiste à la guitare et le celliste à la basse électrique pour de nouveaux arrangements de tubes que le public chante par cœur. On aura donc « Je t’en remets au vent », toujours aussi émouvant, « Pulque, Mescal y téquila » bien brindezingue et « Les dingues et les paumés » avec une superbe intro mais hélas un peu trop de synthés. Son groupe le quitte pour un « Vendôme Gardenal Snack » seul avec sa guitare. Mais ils reviennent juste après, Lucas Thiéfaine, le fiston mais aussi le directeur artistique, délaisse sa batterie pour épauler, enfin, une Gibson électrique pour un ou deux titres. C’est l’heure du rappel après la classique fausse sortie. De toute façon, ils ne peuvent pas partir, on n’a pas eu « La fille du coupeur de joints ». Et, après une très prenante version de « La Queue », la voilà donc celle qui descend de la montagne. . Quatre guitares, le saxophone reste sur son stand mais 1000 voix s’élèvent pour prendre ensemble une tranche de tagada-tsoin-tsoin. Final avec basse, batterie et sax, puis HFT et sa troupe rejoignent les coulisses.

Soirée et concert féerique mais Thiéfaine, c’est du rock alors vivement la tournée Re-plugged de 2023.

Le 22/01/22 au Palais des Festivals – Cannes (06)

Merakhaazan, Brigitte et Yan

Au centre de la scène du théâtre Lino Ventura (TLV pour les amis) un immense tapis, sur le tapis, une contrebasse et un set d’effet, distorsion, loopers,… Derrière la contrebasse, presque dans la pénombre, Jean-Christophe Bournine dit Merakhaazan.
Il nous présente, en avant-première, quelques titres de son prochain album « Veines » à sortir chez Imago Records. Grace à la technique de l’auto-échantillonnage qu’il maîtrise parfaitement, il se lance, en solo, dans des duos, trios, quartet et nous fait voyager dans son univers baroque électronique éclectique.
Percussions, ligne de basse, bourdon, enluminures, mélodies, solo. Merakhaazan triture ses cordes avec les doigts ou un archet mais aussi avec un balai de batteur qu’il extrait de sa poche arrière ou encore avec un médiator de guitariste qui les fait claquer sèchement. Le début du set est plutôt oriental, le milieu passe par des moments très énervés (fuzz à fond), quant au dernier morceau, il sonne comme un quatuor de Michael Nyman, sauf que Merakhaazan est toujours tout seul pour faire les quatre voix !
Changement de décor. Un fauteuil voltaire trône sur le devant de la scène. Sur la gauche, trois guitares autour d’un tabouret de batteur. Yan Pechin, longiligne, look à la Steve Vai, période Zappa, empoigne sa Gibson acoustique. La salle est encore dans le noir et, l’on voit apparaître la silhouette de Brigitte Fontaine, tenue noire, tee-shirt floqué d’un immense « Rien », bottes blanches, micro en main. « Je vous déteste, je vous aime » nous dit elle! Puis vont suivre plus d’une heure d’un set, drôle et sérieux, militant et poétique, punk et féministe. Yan Pechin n’hésite jamais à user de la distorsion sur ces guitares, même en acoustique, cela bastonne pour notre plus grand plaisir. Micro-sketches, chansons, invectives, sourires complices derrière ses immenses lunettes. Le guitariste se lève s’approche de la chanteuse assise dans son fauteuil et entonne avec le plus grand sérieux dans un parlé-chanté hilarant, les paroles de la bonne du curé, oui celui d’Annie Cordy! Avant d’embrayer d’un accord puissant sur le drôle d’odeur dans la cuisineDistroy Nihilisme, nous lance-t’elle sur des hurlements de stratocaster, digne de celle de Thurston ‘Sonic Youth’ Moore, grand fan de notre Brigitte. Plus tard viendra, l’un de ses récents single, Vendetta, bras levé, Assez parlementé, vive la lutte armée, qu’on empale tous les mâles….
Mais on ne raconte pas un spectacle de Brigitte Fontaine, on le vit et… On sourit.
Quelle dame! Quelle soirée!

Le 19/12/19 au Théâtre lino Ventura – Nice (06)

Charlélie à Cannes

Charlelie Couture, casque nu, s’installe aux claviers bientôt suivi par ses musiciens, le fidèle Karim Attoumane à la guitare, le batteur Martin Mayer et le multi-instrumentiste Pierre Sangra, il jouera, tour à tour, du violon, du banjo et de la mandoline et. Souvenir du précédant album (Lafayette) le groupe sonne par moments très bayou, debout dans la boue, country-cajun.
Charlélie Couture promène toujours son regard doux-amer et poétique sur le monde et ses congénères. Tout juste teinté d’une certaine nostalgie, d’une tonalité désabusée. Sa voix est là pour nous restituer ses mots, toujours aussi singulière, et il en joue comme d’un vibrato sobre et posé. Une première partie où les chansons s’enchaînent, sans un mot, sans communication avec le public. Mais l’émotion est là, au détour d’une phrase, au son d’un banjo électrifié qui s’accorde si bien avec le timbre du chanteur.
Et puis, Comme un avion sans aile prend son envol : « Vous voilà rassurés » dit-il au public, et l’on sent que d’avoir passé la chanson, que chacun attendait, le libère. « J’ai fait pleins de choses depuis », et encore aujourd’hui « je ne veux pas m’endormir ». Pour lui, être artiste c’est résister, et c’est ce qu’il chante. Parce que depuis l’été 75, pas très loin d’Avignon, il y a de moins en moins d’oiseaux. Alors le chanteur veille et nous livre ses pensées. Charlélie prend la guitare pour un passage dans un fauteuil en cuir tout défoncé, soutenu par de superbes phrases de  Karim Attoumane. Les musiciens sont vraiment bons, les duo-duels guitare-mandoline sont du plus bel effet. Ils finissent le set par une reprise d’un chanteur, d’un troubadour, échappé vers un ailleurs et qui nous manque beaucoup.
« Pars » de Jacques Higelin tout en sobriété et émotion.
Au rappel, on marchera, un moment, aux côté de Jacobi et on finira sur le toit dune maison, avec des souv’nirs idiots mais qui donnent un peu de lumière, les jours de pluie.

Magma & King Crimson à la pinède

Après le blues, Jazz à Juan propose une soirée exceptionnelle consacrée au Rock (Jazz?) Progressif avec deux groupes cinquantenaires. Les français Magma et les anglais King Crimson.
Première légende à entrer en scène, le Magma de Christian Vander. Huit musiciens. Il n’est pas aisé de raconter un concert de Magma, dire que Christian Vander est habité par sa musique est un faible mot car en fait tout le groupe l’est. Il suffit de voir Benoît Alziary se démener sur son vibraphone ou de regarder le regard du batteur aller constamment de l’un à l’autre. Au programme du jour, deux titres seulement parmi les plus emblématiques du groupe. Köhntarkösz et son intro volcanique, batterie démoniaque, juste avant l’arrivée des voix. Puissance sonore, attaque impeccable, précision du placement de chacun (et chacune). Stella Vander et Hervé Aknin se complètent parfaitement. Le bassiste Philippe Bussonnet maintient le riff de basse sans dévier d’une once. Pour le plus grand plaisir des fans (et des autres, n’en doutons pas) Magma enchaîne après les applaudissements avec Mekanik destruktiv commando. Trois choristes rejoignent le groupe, les amateurs de jazz azuréens reconnaissent Sandrine Destafanis parmi elles. Le cadre est toujours aussi merveilleux, le coucher du soleil éclaire la scène par derrière. Le jeune guitariste Rudy Blas s’autorise quelques chorus de grande classe, plus tard, il double sur ses six cordes le chant de Stella. Vander frappe toujours puissamment mais avec mon de rage que dans le passé, semble-t-il. Leur musique devient hallucinatoire mais reste chaleureuse. En final Christian Vander chante debout entre ses fûts simplement accompagné du Rhodes et de la guitare. Après un dernier salut, ils quittent la scène. Vander revient sur ses pas et dédie le concert (et tous les autres) à John Coltrane.
Après Magma, il fallait bien trois batteurs pour faire le poids. Cela tombe bien King Crimson aligne justement trois batteries sur le devant de la scène. Les autres, les guitares, Robert FrippJakko Jakszyk, les basses de Tony Levin, les saxs et flûte de Mel Collins sont en retrait sur une estrade. Pas de photos autorisée, même les smartphones doivent être dans les poches. Sur les écrans géants images en plan fixe. Après Magma, on a du mal à s’enthousiasmer totalement, malgré la performance technique des batteurs. Malgré la qualité et la complexité des arrangements. Malgré l’impeccable mise en place. Malgré les chorus de saxophones. Malgré une setlist en forme de best of qui fait la part belle à l’album « In The Court of The Crimson King« , paru en 1969…Les ingénieurs du son du groupe ont poussé le volume vers le haut. Les chorus de guitare sonnent heavy metal. Mais les mélodies ne sont pas noyées dans une bouillie sonore. Un show très bien réglé, parfaitement interprété sans la moindre anicroche mais hélas sans la moindre fantaisie.
Minuit pile, fin du set avec un Starless somme tout envoûtant. Puis en rappel, l’inévitable et toujours magique, 21st Century Schizoid Man qui permet à chacun des musiciens d se distinguer une dernière fois.

ils nous photographient, on les photographient


Il ne nous reste plus qu’à descendre les hautes marches des gradins et rejoindre la nuit…

Le 16/07/19 à la Pinède Gould – Juan les Pins (06)

Miossec live au Lino

En ouverture de la soirée Laure Briard et ses Briardinhos. Derrière, quatre jeunes hommes jouent une pop gentillette avec enthousiasme et sincérité. Une basse Hofner à la McCartney jouée presque tout le temps en fuzz, amusant. Devant Laure Briard chante sans grande conviction en français, en anglais et même en portugais en s’accompagnant de deux ou trois doigts sur un synthé.
Puis, le temps d’installer les 7 ou 8 « cymbales à lumière » au fond de la scène, Christophe Miossec rentre en scène son Aria Pro 2 vintage en bandoulière. Un percussionniste, un guitariste (niçois !) et un claviériste l’accompagnent. Pas de basse, c’est un clavier qui s’en charge. Au coin d’une boite à rythmes, la mascotte du groupe veille! C’est un show très rock qu’ils vont nous offrir. Certaines intros sonnent même comme du AC/DC, on ne s’attend pas vraiment à ça pour envelopper la mélancolie désespérée du chanteur breton. Mais pourtant cela fonctionne à plein régime, quand il casse sa corde mi aigu, Miossec continue à jouer sans vraiment s’en soucier, jusqu’à ce que le « guitar tech » vienne lui tendre une gratte de secours qui patientait peinarde à côté de l’ampli. Miossec chante vraiment bien ce soir mais il n’est pas très disert entre les morceaux, à peine un merci de sa voix travaillée à la Lucky Strike sans filtre!
Il égrène les titres de son dernier album « Les rescapés » auquel il mêle quelques vieux titres qui font la joie d’un public nombreux et très fan. Certains sont venus de loin pour l’entendre, d’autres en sont à leur 20e concert et ils ont qualifié celui-là d’exceptionnel.Le premier rappel débute avec « Les bières s’ouvrent manuellement » en duo guitares-voix, magnifique bien que cafardeux. Bien plus tard, il chante « Je m’en vais » mais ne le fait pas, il a encore une petite chanson  » Nous Sommes« avant de nous rendre à la nuit.

 

le 05/04/19 au Théâtre Lino Ventura de Nice

Tony, Stu & Gergo

La salle Jean Vigo de l’Espace Magnan est déjà quasiment pleine quand le groupe Yang prend place sur scène. Un groupe de rock instrumental monté par Frédéric L’Épée, guitariste bien connu de tous les azuréens, fan de la six-cordes. Il a enseigné la guitare a un bon nombre d’entre eux. Il y en avait dans la salle et même sur scène puisque Laurent James, l’homme à l’Ibanez vert fluo façon Steve Vai , a étudié avec Frédéric avant d’intégrer son groupe des années plus tard. Un set d’une petite heure qui explore leurs trois albums. Dans la majorité des thèmes les deux guitares jouent en contrepoints, Laurent à gauche, très distordu, Frédéric à droite, et son superbe son de Gibson Les Paul. L’influence Frippienne est indéniable mais certains anciens se rappellerons Philharmonie, le précédent groupe du leader. D’autres morceaux sont beaucoup plus énervé et font un bon pont avec le groupe qui arrive juste après le cours changement de plateau. Il ne reste de la place que sur scène car, dans la salle, le moindre siège est occupé.

Stuart Hamm, vêtu d’un pantacourt et d’un T-shirt flanqué d’une clé de Fa, arrive, basse en main. Gergo Borlai, tout sourire, se glisse derrière son imposant drumkit puis, élégant, malgré sa casquette à l’envers, Tony MacAlpine s’assoit sur un tabouret de bar placé près d’un clavier. Sa guitare a huit cordes ce soir. Il va en tirer le maximum pendant près de 90 minutes intenses, métalliques sous les coups de boutoir telluriques du batteur hongrois.  Stuart Hamm manie sa basse à 6 cordes avec une certaine décontraction, se promenant sur le manche de bas en haut puis de haut en bas, un coup d’œil à Tony, un autre à Gergo et laisse le gros son rouler. On aurait tendance à penser que quand tu as un bassiste comme lui, point n’est besoin de guitariste… Sauf si c’est MacAlpine! Des morceaux tirer de son dernier CD, des plus anciens mais aussi quelques thèmes de Stu où il s’amuse à la basse en slap, en taping, avec les doigts, toujours ponctués par les coups de boutoir de Borlai.  Il s’essaye même à un blues, très lent, basse, cymbales quelques notes de gratte, et puis un long slide sur la basse et le tonnerre se déclenche. MacAlpine s’amuse avec son clavier, franchement pas vraiment convaincant sauf quand il nous fait sa désormais classique étude de Chopin. Un final, un rappel puis ils nous retrouvent dans le lobby pour bavarder, selfier, et dédicacer quelques disques.

Quelle soirée! Il valait cependant mieux ne pas avoir oublier ses bouchons d’oreille. Ils en avaient pourquoi pas nous!

Après un tel concert, tu rentres à la maison, tu vois ta vieille gratte qui repose sur son stand et tu te demandes si c’est bien du même instrument qu’il s’agit. Peu importe qu’elles aient 6 ou 8 cordes.

Un grand merci à Uncool Events de nous permettre d’assister à de tels moments

(le 03/10/18 à la salle Jean Vigo -Nice)

Pasi & Lenny à Juan

le 12 juillet à La Pinéde Gould.

Dernier concert d’une période rock avant d’attaquer le Jazz (f)estival.
Nous sommes bien dans la pinède Gould de Juan-les-Pins, en avant-première du 58e Jazz à Juan, un bluesman et une rock star.
Pour le blues, l’harmoniciste et chanteur Charles Pasi en quartet. Un habitué des lieux, il est passé du off à la première partie de Santana en 2015. Il nous offre un set allègre d’un blues groovy secondé par un guitariste aux soli incisifs souvent funky. Le jeu d’harmonica de Pasi est toujours aussi magistral et sa voix, son chant, son plus mature. Quelques reprises, des titres de ses albums et en rappel un sympathique moment où les musiciens échangent ses instruments pour finir tous sur la batterie, qui frappe sur un tom, qui taquine la cymbale ride ou la charleston. Il aurait pu poursuivre un peu d’ailleurs car malgré un changement de plateau rapide, on a dû patienter jusqu’à 22h (mesures de sécurité à l’entrée obligent) pour voir arriver la vedette de la soirée. Lenny Kravitz, himself, coiffure afro, lunettes foncées, guitare en bandoulière.  Un gros accord, Coltrane, Petrucciani doivent se demander que se passe t’il à Juan? Du rock. Du rock, un peu glamour tout de même mais du rock tout de même surtout grâce au  guitariste, Craig Ross, présent dans tous les instants, compositeur de certains des morceaux et surtout merveilleux soliste, le feeling accroché au manche de sa Telecaster, de sa Les Paul , il pimente le set de ses chorus très seventies. Le groupe derrière (claviers, basse, batterie, trompette, sax  ) assure aussi une belle cohésion. Le répertoire, son nouveau single prélude à l’album Raise Vibration (prévu en décembre) et des tubes, des classiques pris dans ses albums précédents. Son « I’m gonna play some old material now » déclenche une immense exclamation du public. Citons en quelques uns, piqués dans la setlist « Stop Draggin Around« , « Fly Away« , « Are You Gonna Go My Way » (immanquable), le vieux truc des Guess Who avec son riff implacable, « American Woman » , « Let Love Rule».
Un beau spectacle, intense où rock et émotion se conjuguent au pluriel. On regrettera cependant que la figure tutélaire de Prince soit encore trop présente dans son show.

With A little Help from His Friends

Ringo Starr & His All-Starr Band

Le 06/047/18 à la Salle des Etoiles  –Monaco

 

Voilà près de trente ans que Ringo Starr, le batteur des Beatles (précision pour nos jeunes lecteurs) parcours le  monde entier avec son All-Starr Band. Pour cette tournée, il est accompagné de quelques vieilles badernes du rock des années 70 et 80 encore en pleine forme. Steve Lukather (Toto) et  Colin Hay (Men At Work) aux guitares, Gregg Rolie (Mister Abraxas – Santana) aux claviers, Graham Gouldman (10CC) à la basse (superbe Rickenbaker bleue), Greg Bissonette (Steve Vai), génial batteur, derrière ses futs et Warren Ham sax, flute, harmonica et percussions.
Pendant près de 2 heures un sympathique mélange de chansons des Beatles ,- De It Don’t Come Easy à Yellow Submarine  en passant par Don’t Pass Me By ( sa première compo pour les Fab Four)  où il s’essaye à quelques accords au clavier-   ou ses succès en solo « Act Naturally« , « You’re Sixteen » et le très beau Photograph (coécrit avec George Harrison), un moment où l’émotion sourdait dans toute la salle et même sur le péristyle, au frais.
Ils jouent du Toto, bien sûr, le sempiternel Rosanna, du 10CC , le slow d’enfer I’m Not In Love ou un tube moins célèbre mais dont le riff de sax est dans toute les mémoires  Who Can It Be Now?  Lukather se fait un petit plaisir guitaristique sur les deux hits chaloupés que sont Black Magic Women et Oye Como Va pour lesquels le Hammond de Rolie est aussi mit à l’épreuve. Ringo n’a pas oublié John Lennon et se permet une blague sur les bijoux du public « Même à mon âge, je sais reconnaitre les vrais diamants, des faux« . Son âge, 78 ans ce jour même, ce qui lui a valu un très prenant happy birthday avec tout le public pour faire les chœurs. Encore ne pleine forme, il sautille sur le devant de la scène, micro à la main, comme un cabri dans le maquis corse, pour chanter le titre final, là encore avec les chœurs des spectateurs, un vibrant « With A Little Help From My Friends« . Pendant qu’il s’éclipse, le groupe entame quelques mesures de « Give Peace A Chance » et les lumières se rallument.
Rock’n’Roll.

 

 

Eddy Ray Vintage

Eddy Ray Cooper au Vintage Festival

Quand on entre dans le Parc Guérinière à La Colle-sur-Loup on passe devant de superbes Trikes Harley Davidson, quelques voitures hors d’âge mais en superbe état et même une concentration de combis Volkswagen.

Des stands de vêtements et bijoux précèdent la partie restauration. Et enfin le préau couvert.

C’est devant une assistance quelques peu clairsemée ( peut-être à cause du foot) qu’Eddy Ray Cooper et ses Nice Two ont pris place sur la scène.

Il fait encore jour, on voit les arbres aux alentours quand Eddy (les cheveux impeccablement gominés – t’es rock ou tu l’es pas!- balance le premier accord sur sa resplendissante Gretsch rouge. C’est parti pour deux heures de Rock’n’Roll et de country. Il reprend vite une chanson de Johnny Cash (son fantôme va survoler la scène pendant tout le concert) avant d’interpréter quelques titres de sa composition, du dernier album « Thirty & Eight » et des précédents. Giuseppe Zanforlin bouscule sa contrebasse, les cordes claquent sur le manche façon Rockabilly. Dans le public, l’ambiance monte, certains se risquent même à danser. Il y a de la place. D’autres préfèrent chanter avec Eddy. Il délaisse sa guitare pour faire quelques soli sur la slide posée juste à côté de son micro.On aura droit à deux très belles version de Cocaïne blues, celle très rythmée, popularisée par « The Man in Black », Johnny Cash himself et une autre plus folk, plus forte en émotion écrite par Townes Van Zandt. Eddy Ray Cooper ne se départi pas de son sourire, il cabotine un brin (mais avec une bonhomie non dissimulée) quand le cameraman s’approche et l’éclaire de son flash. Il réussit le tour de force d’enlever sa veste sans ôter la sangle (floquée à son nom) de sa guitare de l’épaule. C’est l’heure de jouer son fameux Lemoncello Blues, cela tombe bien il fait soif. Plus tard, en entendant le riff staccato de Ring Of Fire, on se dit que la soirée se termine. Mais de quelle façon! I Wanna Jive Tonight puis les lumières s’éteignent. Il restait encore deux soirées à venir, BB Blues et Lone Redneck.
Un très bel endroit, une belle initiative que l’on espère revoir l’an prochain. L’organisation devrait cependant penser à améliorer la communication (et le fléchage) pour faire de cet événement une plus belle fête.
Et comme le chante Neil Young Rock’n’Roll will never die!