Timothée Robert : Vide Médian
(Ilona Records/L’autre Distribution)
Le bassiste Timothée Robert sort en ce début de printemps son premier album en leader. Un disque au titre superbe « Vide Médian » qui évoque une théorie taoïste d’un troisième souffle au-delà du Yin et du Yang… Au-delà de la trompette d’Olivier Laisney et du saxophone de Melvin Marquez, là où s’engouffrent les claviers de Nicolas Derand, la batterie de Clément Cliquet et la basse électrique groovy de Timothée Robert. Il signe les onze compositions de cet album de jazz résolument contemporain. Le thème Mother Song en est un bel exemple avec son arpège répétitif au piano (on pense à Philip Glass) sur lequel se pose les notes à peine susurrées de la trompette dans les graves, rejoint longtemps après, en contrepoint, par le saxophone. Magique, mystique. Mais tous les titres ne sont pas aussi méditatifs. Le suivant, intitulé Testaments est presque chantant. Certains autres ont des rythmiques plus alambiquées, des riffs ou des chorus de basse, inventifs, puissants (écoutez Nasika Bushani ou Mi C si T). Par-delà son groupe phare Antiloops, Timothée Robert révèle avec ce Vide Médian, un compositeur, arrangeur de grand talent et un bassiste véritablement inspiré.